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23 décembre 2011

Tomobako : la boîte qui accompagne la pièce de céramique

Encore un terme exotique pour désigner une chose toute simple, sans importance ... pas vraiment, car cette boite relativement simple en apparence, ne l'est qu'en apparence ...

Le bois utilisé est presque toujours du Paulownia, bien que d'autres bois soit plus rarement utilisés pour les tomobako. Le terme japonais exact pour ce bois est Kiri, qui désigne la variété Paulownia Tomentosa. Ce bois est relativement léger est possède la capacité d'absorber l'humidité, d'où son utilisation pour protéger les céramiques et d'autres objets des éléments naturels ou autres intempéries.

Les modèles les plus simples n'ont qu'un couvercle :

Tomobako deishi eiichi

qui tient en place par deux barres parallèles bien ajustées contre les montants du tomobako :

Tomobako deishi eiichi


Mais le tomobako est parfois un objet extrêmement travaillé, au sens où un grand effort est mis dans sa manufacturation :

Le couvercle est maintenu par quatre pans de bois ajustés au millimètre près :


bizen


bizen

ce qui nécessite un artifice supplémentaire pour faire passer ce même ruban :

bizen

tomobako bizen

Enfin, en plus de la colle qui fixe les montants du tomobako, il arrive que des clous en bois plus dur soient rajoutés :

clous en bambou

On pourra encore rajouter qu'il y a un sens dans lequel poser le couvercle, visible par les veines du bois qui forment un carré ou un rectangle sur deux des côtés et qui s'alignent avec le corps sur les deux autres côtés :


tomobako pauwlonia

bois de pauwlonia

Tout cela fini donc par faire beaucoup pour une simple boîte, et le tomobako peut être considéré comme une pièce élaborée d'artisanat à elle seule. Le tomobako s'inscrit dans une tradition japonaise qui fait de l'emballage un élément aussi important que le contenu.

Pour finir, le tomobako est souvent calligraphié, décrivant son contenu et portant la marque du potier, signature et sceau. Le tout est parfois protégé du soleil par une feuille de papier. Il est donc important de garder le tomobako pour conserver de précieuses informations. Cependant, il ne saurait à lui seul être une source de renseignement infaillible, surtout si l'on n'est pas certain que la pièce contenue correspond d'origine au contenant. ce dernier cas doit certainement arriver plus souvent qu'on ne le pense, car la présence d'un tomobako peut augmenter le prix de vente d'une pièce "ancienne" et son absence le diminuer.

12 octobre 2012

Le thé à Guimet

J'ai enfin pu faire un tour à l’exposition consacrée au thé au Musée Guimet et j'ai pu également trouver le temps d'en faire un post ...

couverte fourrure de lièvre

Que dire ? Les habitués du Musée Guimet reconnaitrons sans aucun doute de nombreuses pièces qui figurent habituellement dans les collections permanentes ... cela n'est pas un mal, car comme la muséographie change, nous avons ici l'occasion de poser littéralement le nez dessus et de saisir ainsi des détails inaccessibles d'ordinaire. De nombreuses pièces sorties des réserves viennent encore compléter la magie des pièces prêtées au musée dans le cadre de cette exposition.

Après avoir franchi un couloir consacré au Palais des Thés, l’accueil de l’exposition est composé d'une compression moderne d'une tonne de thé et d'une vidéo de maîtresse Tseng de la Maison des Trois Thés.

L’exposition proprement dite débute ensuite par la présentation des pièces, très étonnantes pour certaines, comme ces bols imitant le bois :

le the a guimet

La Chine n'est pas la seule à être à l'honneur, et le Japon n'est ainsi pas en reste, avec divers ustensiles du Chanoyu : Chaire et Shifuku, Futaoki, Mizusashi, Chawan, Furogama, ... de divers styles, comme ces Chaire de style Oribe et de style Shigaraki, ou encore ce Mizusashi de style Bizen ...

Oribe Shigaraki
Le thé à Guimet Bizen
La maquette du pavillon de thé du musée mérite également le coup d’œil et permet de saisir rapidement l'organisation d'un tel espace :

Musée Guimet

Mais cette exposition ne s'arrête pas aux seuls instruments. Les multiples documents écrits et peints mettent en lumière, quand on sait regarder, des détails amusants, comme cette réparation par agrafe, ancêtre du Kintsugi :

Kintsugi

L'exposition se termine par une ouverture vers la porcelaine d'importation, les porcelaines européennes et les autres habitudes liées au thé, notamment dans la sphère culturelle russe.

Enfin, comme je le soulignais précédemment, les collections permanentes ont également tournées, présentant de nouvelles pièces sorties des réserves et qui méritent également une visite, en particulier deux Natsume dont un reprenant sobrement le thème du lapin dans la lune, mais aussi un Chawan à couverte en peau de serpent originaire de Satsuma :

laque japonaise natsume laqué
Musée Emile Guimet Kuro Raku
Satsuma couverte peau de serpent
Shigaraki Musée Guimet

En conclusion, comme une photographie ne remplacera jamais l'observation de l'objet réel et ne rendra jamais sa magie, je ne peux que vous inviter à courir, et plusieurs fois encore, voir cette exposition au Musée Guimet !

22 juillet 2015

Jejudo Impérial " Palais des Thés "

hagi yaki

Sorti des brouillons à finaliser, ce thé vert coréen " Jejudo Impérial " était commercialisé par le Palais des Thés au prix de 17 € les 100 grammes. D'après le Palais des Thés, ce thé est cultivé sur l'île de Cheju, à 85 kilomètres au sud-ouest de la Corée du Sud, d'où le nom de ce thé que l'on pourrait donc traduire par " Province de Jeju Impérial  " et qui a, toujours selon le Palais des Thés, " des notes [...] typiques des Sejak ".

bizen yaki bizenyaki

Ce serait donc un Sejak, et il faut dire que cela y ressemble de loin, avec des feuilles de taille moyenne légèrement en spirale, mais visiblement aussi avec pas mal de brisures de petite taille.

La liqueur est d'un jaune trouble avec de légers reflets orangés.

hohin bizen

En bouche, ce sont des notes de légumes cuits puis de salade cuite qui viennent en première impression, immédiatement suivi de notes d'agrumes qui s'estompent pour laisser une impression herbeuse et une pointe d'acidité en longueur en bouche.

thé vert coréen

L'infusion est relativement hachée, et rappelle plus un Sencha qu'un Sejak ... brisures, tiges, morceaux de feuilles divers, on est loin d'une cueillette impériale mais plus près d'une cueillette puis d'un traitement à la machine. Ce n'est pas un mal en soi, puisque buvant du Sencha relativement fréquemment, c'est une forme d'infusion qui n'a rien de surprenant pour moi ... mais quand on sait à quoi est censé ressembler un Sejak, on peut se poser quelques questions ...

On a donc un thé relativement moyen, avec des notes qui ne sont pas celles d'un Sencha, mais qui ne sont que de loin celles d'un Sejak. Il n'est donc pas absolument mauvais, même si un déséquilibré, notamment par la touche d'acidité finale, mais il déçoit par les notes qu'il déroule - ou plutôt par les notes qu'il ne déroule pas dans sa partition - et par un rapport qualité / prix qui en découle assez moyen ... Sorti des brouillons, ce thé va donc immédiatement retourner aux archives des thés très moyens à la limite du médiocre que je ne peux que conseiller d'oublier.

4 mai 2012

Kensui

Voilà encore un ustensile de la cérémonie japonaise du thé ou Chanoyu, du moins sous ce terme, car un tel "pot poubelle" trouve aussi sa place dans la méthode d'infusion Gong Fu Cha.

kensui
Au passage, voilà un Kensui en Hagi dans les style Gohonde le plus classique avec un répartition de "points" plus clairs que le corps, auréolés de façon rose-orangée ...

Hagi Gohonde
... avec un corps gris de façon plus ou moins uniforme ...

Hagi Gohonde
... partant d'un fond lui aussi rose-orangé.

Son emploi est des plus simple à comprendre : il s'agit d'un récipient-déversoir destiné à contenir toutes les eaux lustrales et les fonds de liqueur ... c'est "tout" !

grès japonais
Un Kensui dans le style Bizen ...

Bizen
... Sur lequel on peut clairement voir les traces de cordes de paille et les marques laissées par la natte en paille sur lequel il devait être posé.


Après, naturellement, il en existe en métal, en céramique et parfois même en bois ... il y en a pour tous les goûts. Pour ce qui est de leur taille, ils sont de façon générale plus grands qu'un Chawan, avec une forme allant généralement en s'évasant et assez haute pour contenir assez d'eaux usées.

6 avril 2015

Collections II

raku, kyoyaki, shino, karatsu, bizen
 
Dans la droite ligne d'un billet précédent, le soleil ayant fait sa réapparition et le week-end prolongé aidant, c'est l'occasion de faire un peu de réorganisation ... C'est donc l'occasion de sortir de leur boite, tous en même temps ou presque, divers chawan de tous styles, Kyo-yaki, Raku, Shino, Karatsu et Bizen ...

thé et céramique tea addict
teaadddict tea addict

Naturellement, inclinaison personnelle, le Hagi est largement représenté ici ...

céramique et thé

Les différents styles de Hagi sont donc là : Ao-Hagi et ses variantes, Gohonde, Loquat et blanc laiteux ...

tea and ceramic céramique de hagi
thé et céramique céramique hagi yaki

17 mai 2012

Le Musée National de Céramique à Sèvres

céramique japonaise et chinoise

Le Musée National de Céramique est sans conteste une institution qui mérite un détour, car rien que son entrée et son approche intriguent. Mais l'imposante bâtisse contient des trésors sans pareils.

musée de sèvres
L'entrée donne le ton, avec ses deux pièces monumentales en porcelaine !

La Cité de la Céramique de Sèvres  est pourvu d'un site internet qui permet de voir l'actualité et les diverses activités de l'institution, mais qui permet surtout de se rendre compte qu'il s'agit aussi d'un musée vivant, puisque on y produit toujours des céramiques utilitaires et d'autres purement décoratives, dans la longue tradition de la fameuse Manufacture de Sèvres, qui sont par ailleurs misent en vente dans ce lieu. La Cité de la Céramique possède ainsi ateliers et fours, forme encore des céramistes et produit encore certainement parmi les plus belles céramique fines que l'on puisse trouver.

Car c'est certainement là le point le plus original : Depuis 2010, Le Musée National de Céramique, créé en 1824, et la Manufacture de Sèvres, fondée en 1756, sont réunies au sein de La Cité de la Céramique, formant ainsi un ensemble incomparable, véritable conservatoire des œuvres mais aussi des techniques et des savoirs.

musée de sèvres
Coupe en terre vernissée, Constantinople, XIIème siècle.

La plus grande part des collections est constituée par des pièces européennes du XVème siècle au XIXème siècle, mais l'on admirera aussi ici des céramiques antiques et médiévales, tout comme des céramiques méso-américaines ou islamiques. Les collections sont très vastes et la partie consacrée aux majoliques et aux travaux des céramistes de la Renaissance permet de comprendre, pour peu que l'on en prenne la peine, que la production de pièces parfaitement recouvertes d'engobe n'allait pas de soi à l'époque et qu'il était difficile d'éviter les retraits de couverte à la cuisson qui laissent la terre à nu. Les multiples tâtonnements font dès lors comprendre que les pièce parfaites étaient rares et éclaire la valeur de telles pièces arrivées intactes jusqu'à nos jours.

musée de sèvres
Porcelaine chinoise en bleu et blanc ? Non, faïence iranienne en pâte siliceuse à décor peint sous une glaçure transparente. La pièce date du XVIIème siècle et montre clairement l'influence des porcelaines chinoise d'exportation sur les productions locales qui copient et réinterprètent les pièces et les décors asiatiques. On pourra clairement voir que le secret de la porcelaine n'est alors pas percé, les petits éclats laissant voir une terre brune et non pas le blanc de la porcelaine.

Mais ce sont les céramiques asiatiques sur lesquelles je vais naturellement m'attarder car, vous l'aurez compris, on ne se refait pas.

musée de sèvres
Pot à thé de Soma, en grès à couverte, XIXème siècle.

Les céramiques chinoises sont les plus représentées, du fait des recherches menées par les céramistes européens du XVIIème et du XVIIIème siècle pour percer le secret de la porcelaine. De plus, le grand engouement pour les porcelaines asiatiques à cette époque fait que de telles pièces ne sont pas rares alors en Europe.

musée de sèvres

musée de sèvres

musée de sèvres

Les céramiques japonaises sont également bien représentées, suite à une effort beaucoup plus contemporain et parce que la céramique japonaise constitue sans nul doute un espace encore de nos jours en constante mutation.

Collection du musée de Sèvres

Malgré une muséographie un peu datée dans la présentation, les nombreuses pièces sont un vrai plaisir pour les yeux. La plupart des pièces datent de la période d'Edo (1600 - 1868), avec quelques pièces de la période de Muromachi (1366 - 1573). La grande majorité de ces pièces ont été acquises au XIXème siècle.

musée de sèvres
Trois beaux exemples de Chaire.
musée de sèvres
Un Ryôro, réchaud / brasero.
musée de sèvres
Un autre Ryôro, utilisé lui aussi pour chauffer une bouilloire.
musée de sèvres
Un Mizuzashi de style Bizen datant du XVIème siècle.

Quelques pièces contemporaines sont également présentent dans les vitrines, et il semble que le Musée National de la Céramique continue à faire des acquisitions de pièces contemporaines au grès du temps.

musée de sèvres
Chawan / bol à thé par Yamamoto Izuru ( 1944 - ... ) en grès de Bizen à décor de "cordes de feu" ou Hidasuki.

musée de sèvres
Mizuzashi par Katô Toyohisa ( 1962 - ... ) ... une vraie merveille.

La partie consacrée aux céramiques européennes du XVIIème et du XVIIIème siècle est éblouissante et éclaire notamment sur un phénomène aujourd'hui oublié alors qu'il faisait fureur alors, à savoir la copie de pièces asiatiques et le large engouement entourant les pièces d’exportation en porcelaines, menaçant les marchés locaux et entrainant un large élan de copie réalisées en Europe avec les techniques européennes de la faïence, ou "porcelaine tendre".

musée de sèvres
Plat japonais ? Eh non, faïence allemande !

musée de sèvres
Théière chinoise au décor rehaussé de poudre d'or ? Eh non, là encore, faïence allemande.

Pour finir, je dirai que la Cité de la Céramique de Sèvres s'adresse à un très large public, allant du connaisseur et du spécialiste, qui pourront voir ici des pièces exceptionnelles, au public peu éclairé, qui pourra comprendre ici la complexité originelle de la conception et de la réalisation de pièces auxquelles le commun des mortels ne prête aujourd'hui plus vraiment d'attention bien qu'elles soient présentes dans son intérieur et utilisées tous les jours.