Céramique Chinoise | DemysTEAfication
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18 février 2014

Vraie ou fausse, cette porcelaine ?

Porcelaine chinoise

Cette question pourrait remonter au XVIIème siècle, période pendant laquelle les pays européens ( et en particulier l'Allemagne, la France et l'Angleterre ) et les pays du golfe persique ont essayé de reproduire les porcelaines chinoises qui faisaient alors fureur. Comme personne ne connaissait alors les "secrets" de fabrication de la porcelaine chinoise, les européens créèrent la porcelaine à pâte tendre également appelée parfois faïence. Cette pâte n'est pas composée de Kaolin, mais d'autres argiles mélangées à de la fritte de verre et n'est pas translucide.

Musée de Sèvres
Un exemple de "copie" de porcelaine : une faïence iranienne au Musée de Sèvres
La cuisson de cette pâte se faisant aux alentours de 1100 à 1250° Celsius, soit un cuisson de type "grès" ( "stoneware" en anglais ) et la pièce une fois cuite étant plus tendre que la porcelaine ( c'est-à-dire que le passage d'une pièce métallique sur l'émail laisse une marque dans celui-ci ), cette "porcelaine européenne à pâte tendre" s'apparenterait plutôt aux grès ... et n'est donc pas une porcelaine tout compte fait ...

Il n'existe donc pas, à proprement parler, de "fausse" porcelaine, pâte unique avec des caractéristiques qui lui sont propres ... je sens poindre la déception du lecteur, alléché par le titre ...

La question qui se pose en fait, n'est ainsi pas de savoir si une porcelaine est vraie ou fausse, mais si elle est ancienne ou non ... Dans ce sens, nous parlons de "faux" au sens artistique, c'est-à-dire avec la volonté de tromper un éventuel acheteur ...

Le faussaire n'est pas toujours l'artisan qui réalise la pièce, la définition artistique différenciant la "copie" du "faux", la copie n'étant pas destinée à tromper mais à reproduire, parfois de façon totalement identique, une pièce plus ancienne ... un "faux" ne sera donc pas l'action d'un artisan, aussi doué soit-il, mais bien dans la volonté d'un vendeur de faire passer une pièce pour ce qu'elle n'est pas.

Quoi qu'il en soit, il existe quelques repères fort simples pour déterminer si une porcelaine a été réalisée avant 1912, date qui coïncide avec la fin de l'ère Meiji au Japon et la fin de la dynastie Qing en Chine, que l'on retiendra pour une commodité de datation. En effet, on peut considérer que les années 1900 - 1910 sont une période de fin de transition pour la production de porcelaine en Chine et au Japon, avec le terme de l'introduction de la mécanisation des processus de raffinage du kaolin, mis au point en Europe vers le milieu du XIXème siècle.

Si ce point peut sembler anecdotique, il a en fait toute son importance, car il se traduit directement sur la pâte de porcelaine une fois cuite. Pour comprendre cela, il faut se pencher un instant sur ce qu'est, chimiquement parlant, le kaolin ...

Si vous ne le saviez pas, sachez que le kaolin fait partie de la famille des argiles. Les argiles contiennent en majorité des silicates et oxydes divers ( Potassium, Sodium, Ammonium, Aluminium, Fer, Calcium, Titane, Magnésium, Manganèse, Chrome, Strontium, Baryum, ... ) et de l'eau, ce qui leur confère une certaine imperméabilité à l'état naturel ( du fait d'une granulométrie inférieure à 4 microns ), ainsi qu'une sujétion à certains effets de gonflement ou de retrait en fonction des variations de l'humidité volumique ( ou humidité du sol ). Encore une fois, quel intérêt à cela ? C'est là encore très simple : alors que la majeure partie des argiles contiennent des oxydes ferriques en quantité, ce qui leur confère leur couleur rouge ou cuivrée, le kaolin, lui, contient essentiellement des silicates d'aluminium et, au plus, de 1,64% d' oxyde de fer .... d'où sa couleur blanche naturelle ...

Et donc, pourquoi est-ce important, me direz-vous ... Tout simplement car le fer migre et s’agglutine pour former divers points d'amas d'oxydes ferriques lors de la cuisson ( visiblement, la cuisson à haute température entraine un effet de magnétisme qui entraine l'agglomération des particules ferriques proches les unes des autres et forme ainsi ces divers amas ). C'est là que cela prend tout son sens : avec un kaolin raffiné suivant des méthodes mécaniques introduites progressivement au début du XXème siècle, le fer est pratiquement éliminé, voire l'est totalement, donc les amas d'oxydes ferriques disparaissent peu à peu des porcelaines produites à cette période ... et les pièces antérieures à la fin de l'ère Meiji / la dynastie Qing, deviennent "facilement" identifiables ...

vraie ou fausse porcelaine
Dans le corps d'un pièce moderne, un amas bien seul et de trop petite taille pour avoir migré vers les bords de la pièce

Ces amas sont relativement faciles à repérer, à la surface de la glaçure, formant comme un creux aux bords généralement arrondis ressemblant à un puits ou un soulèvement de glaçure, comme les bords du cratère d'un volcan. Cela se produit suite à la formation de l'amalgame qui empêche la glaçure de le  recouvrir ou qui entraine l'éclatement d'une bulle de glaçure.

porcelaine porcelaine ancienne

plat en porcelaine porcelaine japonaise ancienne

Toutes les porcelaines anciennes ne sont cependant pas couvertes de ces amalgames ( ce serait trop facile ), suite à un processus de raffinement poussé du kaolin, mais de façon manuelle, ce qui n'enlèvera pas tous les oxydes ferriques. Les amalgames sont alors présents mais restent dans le corps de la pièce en porcelaine. Il suffit d'éclairer le corps de la pièce avec une lampe assez puissante pour voir ceux-ci apparaître. C'est notamment le cas pour les porcelaines impériales, qui font l'objet de soins de manufacturation plus élevés que les productions destinées au commun ( dont la destruction systématique des pièces présentant le défaut même le plus minime ). Ainsi, les pièces particulièrement travaillées présenteront très peu, voire pas du tout d'amalgames en surface.

porcelaine période Qing
Amalgame d'oxydes ferriques dans le col d'un vase, la parois externe de l'objet n'en révélant par ailleurs pas
porcelaine chinoise d'exportation
Amalgame d'oxydes ferriques dans le corps d'une potiche, révélé seulement par l'apport de lumière et le jeu de transparence
porcelaine vietnamienne
Un peu moins courant : un petit amalgame d'oxydes ferriques qui épouse la forme du corps de l'objet
Pendant longtemps, ces seuls critères ont été presque suffisant pour repérer l'immense majorité des productions modernes : les fabricants de copies de porcelaines anciennes comme de porcelaines contemporaines ayant pris l'habitude de se fournir auprès des industries de raffinage, tout simplement par facilité ou par gain de temps ( plus d'argile à préparer soi-même mais utilisation d'une argile préparée industriellement ) et d'argent ( utilisation d'une argile produite en grande quantité et donc avec un coût moindre ). Cette remarque est par ailleurs valable pour toute l'argile utilisée pour la fabrication de céramique, qu'elles soient ou non en porcelaine. Aujourd'hui, on voit des porcelaines modernes dont la pâte a été raffinée directement par l'artisan potier ou l'atelier de production et qui présentent donc de multiples amalgames d'oxydes ferriques ! Ceux-ci sont peut être un peu plus "grossiers" que pour les pièces originales, mais tout est question d'appréciation ...

china forgery
Un exemple de vase de fabrication moderne réalisé "à l'ancienne"
fausse porcelaine chinoise ancienne
Fabrication moderne "à l'ancienne" ou pièce réellement ancienne, les amalgames ont souvent tendance à être plus nombreux au fond de la pièce
Il faut donc désormais faire à la fois attention à la présence d'oxydes ferriques, mais aussi aux micro-rayures qui courent sur la pièce ( car une porcelaine se raye petit à petit par la force de l'usage ) et qui doivent être hétérogènes ( les faussaires frottent par exemple des pierres sur le corps de la pièce pour les reproduire, mais toutes les rayures étant faites par des mouvements identiques et en même temps, un œil exercé peut repérer cette répétition ). On observera également les manques d'émail, les pièces anciennes présentant parfois des irrégularité dans la continuité de la couverte ou carrément des manques, dû ici à une cuisson au bois mal maîtrisée ... là encore, c'est reproductible, mais tous ces éléments permettent déjà d'éliminer l'immense majorité des copies contemporaines vendues comme antiquités ... reste les "vrais" faux, destinés à tromper collectionneurs et experts, mais dont le volume est moindre, car destiné à un marché relativement restreint. Ce type de faux très élaboré concerne essentiellement les pièces de grande taille, comme les vases, et certains plats, bols ou verseuses plus petits mais de qualité impériale.

vase chinois ancien
Un exemple de manque ou retrait d'émail
Old chinese bone china

Quoi qu'il en soit, pour confirmer une datation se rajoute toujours une étude du décor, de la forme et de l'éventuelle signature ou de l'éventuelle mention portée sur la pièce qui doivent correspondre à la même époque. Cette étape ci requiert par contre une certaine expertise et une certaine formation et ne s'improvise pas. On notera enfin que la falsification suit souvent les modes du marché de l'art et que la plupart des méthodes de datation scientifiques, comme les tests de thermoluminescence, ne sont plus fiables, les faussaires ayant trouvé le moyen de les contourner ( par exemple, pour les porcelaines, par l'habile collage de tessons réellement anciens sous une pièce, là où seront réalisés les prélèvements pour les tests ... les Mingqi eux, qui sont les pièces les plus contrefaites, car il s'agit de terres cuites et qu'elles sont  "à la mode" sur le marché de l'art, sont souvent composés de "terre de tombe" issue de fouilles qui est liée par diverses résines ou par pressage ).

20 juin 2012

Yixing or not Yixing ?

théière en terre

Si " être ou ne pas être " est l'interrogation substantielle de Hamlet, celle de celui qui désire acheter une théière en Yixing et qui n'y connaît pas grand chose en céramique de Yixing ou d'ailleurs est " Est-ce que c'est bien une théière de Yixing ou ce vendeur essaie-t'il de me vendre un accessoire de dinette au cours actuel de l'or ? ".

Interrogation sans fin s'il en est, puisque les cachets remplis de sinogrammes apposés sous l'objet, sous son anse ou sous son couvercle ne signifient nullement qu'ils sont nécessairement fabriqués à Yixing dans la fameuse terre de Yixing ... et quand on connaît le don prononcé des chinois pour copier trait pour trait un Mingqi et réussir à suffisamment le contrefaire pour blouser les tests de thermoluminescence ou à faire de même pour un soi disant vase Ming qui sera revendu pour plusieurs centaines de milliers d'euro, on se doute bien qu'une petite théière en terre brute sera facile à contrefaire ...

Qui plus est, je vois fleurir en ce moment de nombreuses boutiques diverses et variées, et pas seulement sur de sites d'enchères en ligne, qui proposent "d'authentiques" théières "antiques" de Yixing. Rappelons tout d'abord que les chinois et les européens n'ont pas la même notion légale du terme antiquité ... en Europe, une antiquité, c'est un objet de plus de 100 ans d'âge au minimum ... en Chine, il me semble que le terme s’applique légalement pour un objet de plus de 10 ans ... et entre dix ans et un jour, le pas est vite fait ...

N'étant pas expert moi même, je ne soutient pas pouvoir faire la différence entre deux théières et dire avec certitude que celle-ci ou celle-là est dans l'orthodoxie en terme d'antiquité ... et je pense que même un expert peut se faire avoir ... même si certains défauts rédhibitoires sont faciles à percevoir ... par contre, quelques éléments permettent d'éliminer une grande partie des cochonneries vendues comme authentiques, parfois de façon sincère ... car vendre n'est pas forcément synonyme de savoir ...

On se doutera bien, que les "vraies" théières de Yixing, c'est-à-dire fabriquées à Yixing dans la terre de Yixing ne doivent certainement pas être si nombreuses que cela ... où du moins que l'on ne doit pas en trouver dans tous les comptoirs vendant du thé ... Ainsi, d'autres régions en Chine ont une tradition de fabrication de théières sans glaçure ... et Yixing n'est pas le seul endroit en Chine ou l'on produit de la céramique ...

Faire la différence entre une vraie Yixing et une fausse tient plutôt d'un coup d’œil à acquérir, et de nombreuses erreurs que vous allez nécessairement faire avant de vous rapprocher d'une certaine expertise ... on pourrait encore parler de la relation de confiance que l'on peut entretenir avec tel ou tel commerçant, mais ce dernier point est loin d'être une garantie suffisante, là encore ...

Située dans la province du Jiangsu, Yixing est située à 3 heures de route en autobus de Shanghai ... mais à moins de se rendre sur place, dans un atelier-usine de fabrication et d'acheter sur place après avoir comparé, rien ne permet de dire qu'une théière vient bien de Yixing ... sauf à faire confiance au vendeur, là encore ...

Pour construire sa propre expérience, on ne se fiera donc qu'avec circonspection à la personne qui vous vend une chose, quand bien même fût-ce un grand nom ou un grand comptoir ... on pourra prendre les conseils et peut être même l'objet vendu, mais on ne cessera de comparer avec ce que l'on voit ailleurs, surtout si la pièce vendue est bien une théière de Yixing et identifiée comme telle ... Quoi qu'il en soit, il faudra longuement observer et demander conseil à divers endroits avant de se lancer dans son premier achat engageant une somme conséquente ...

Mais on peut tout de même retenir un point de base dans ce qui a été énoncé ci-dessus : les théières de Yixing sont des théières en grès sans glaçure, c'est-à-dire sans couverte ... les théières avec couvertes ne seront donc très majoritairement pas des théières de Yixing, même si certaines théières effectivement produites à Yixing furent, dans un passé très lointain décorées d'une couverte pour répondre au goût de la clientèle.

Mais comment faire la différence entre une théière avec couverte et une théière sans couverte ? La couverte est de couleur différente de la terre qu'elle recouvre, mais à moins de casser la théière, il est parfois difficile de voir la différence, surtout si la couverte recouvre tout le corps de l'objet. On pourra le cas échéant, voir sur une théière neuve si la fine glaçure ne s'est pas enlevée aux points de frottement, en particulier à la jonction entre le couvercle et le corps de la théière, trahissant par là sa présence.

couverte

Sur l'image ci-dessus, on distingue nettement la terre de la couverte / glaçure. La couverte est en général brillante, sauf dans le cas des couvertes par retombées naturelles, comme dans les grès de Bizen.

L'intérieur d'une théière avec couverte sera donc souvent d'une couleur différente de son extérieur, signe qu'une couleur a été appliquée.Toutefois, on notera qu'une couleur peut se faire voir sur certaines théières de Yixing, en jouant avec les diverses couleurs de terre de cette provenance, le vert et le jaune en particulier. Mais une différence dans les tons bruns foncés sera assez significative sur le fait qu'une couverte est présente :

théière chinoise

Il ne faut donc pas de se baser sur la seule différence  de couleur de la terre. Toutefois si la couleur extérieure est différente de la couleur intérieure, c'est qu'il y a une glaçure, comme sur la photographie ci-dessus. Il faut aussi essayer de repérer si l'objet est assez brillant, ce qui trahi la vitrification de la glaçure.

Il ne faut pas perdre de vue que la glaçure n'a pas qu'un rôle décoratif, mais qu'elle sert initialement à imperméabiliser les grès qu'elle recouvre et qui sont poreux ... Ainsi, si la porcelaine est non poreuse, les grès ayant une couverte sans défaut le sont également, ou presque ... et ne sont donc pas de Yixing ...

Pour les grès, il s'en suit un petit phénomène assez intéressant au demeurant : l’absorption de l'eau. En effet, en posant une goutte d'eau sur un grès, cette goutte finira par disparaître assez rapidement, entre 10 à 15 minutes en moyenne, parfois un peu plus ...

terre de yixing

Par contre, sur une couverte, cela risque de prendre beaucoup plus de temps, voire une nuit entière ... la glaçure jouant son rôle d’imperméabilisant.

Difficile de remplir les théières d'un magasin ou de le faire pour les achats sur le net, mais c'est un test infaillible : si c'est aussi imperméable que la porcelaine ou le verre, ce n'est pas du Yixing ... en effet, si on qualifie les théières de Yixing de théières à "mémoire" c'est parce qu'elles absorbent une partie du thé que l'on y infuse ... et donc de l'eau ...

Maintenant, cela peut aussi se voir au toucher : la glaçure donne un toucher lisse, assez soyeux, voire complètement plat, glissant comme pour le verre ... la terre brute accroche un peu, au sens ou, même sur le plus lisses des théières sans couverte, on sent sous la peau un gain très fin, de fines aspérités qu'une glaçure comblerait ... mais encore faut-il pouvoir se former au toucher, ce qui est le plus difficile, j'en convient. Malgré tout, il y a une constante : une bonne théière de Yixing aura un grain très fin au toucher, et une théière bas de gamme vous laissera l'impression d'avoir caressé un pot de fleur ...

Une astuce permettra pourtant de saisir si une glaçure est présente : la différence au toucher entre un intérieur rugueux et un extérieur lisse ... si cette différence est présente, c'est qu'il y a une glaçure.

Pour ce qui est des décors, les théières de Yixing n'en possèdent pas, sauf ceux issus de la gravure et du modelage ... et à part certains rehauts de terre de couleur différente du corps, facilement visibles, il n'y a pas de jeu de coloration. Pourtant on peut voir, de façon épisodique, des théières de Yixing affichant des décors en émail ( donc en glaçure ), reprenant des fleurs et des feuilles ou des symboles divers. Il s'agit là d'une caractéristique de certaines pièces impériales du 18ème siècle, extrêmement rares ... ce qui signifie que si l'on cherche à vous en vendre une, c'est qu'elle est de création récente.

Pour finir, d'une façon générale, il est préférable de commencer par acheter une ou deux théières de moins d'une vingtaine d'euros pour se former le toucher et l’œil, puis de passer dans divers comptoirs connus, comme la Maison des Trois Thés ou Terre de Chine et de cibler une ou deux théières de gamme moyenne, entre 50 et 70 euros pièce ou "un peu" plus, pour pouvoir apprécier la différence avant de se lancer dans l'achat de théières plus onéreuses, là sans limites de prix ...

... Maintenant, un petit Gaiwan ou un grand Zhong rendront d'infimes services pour une somme dérisoire, mais chacun ses goûts, comme toujours ... car l'influence de la terre ou de la porcelaine sur le thé, question souvent centrale pour le buveur, relève d'une autre problématique ...

15 mars 2012

Chinese ceramics. Highlights of the Sir Percival David Collection

collection percival david british museum

L'ouvrage Chinese ceramics. Highlights of the Sir Percival David Collection ( Les céramiques Chinoises. Extraits de la Collection de Sir Percival David ), par Regina Krahl et Jessica Harrison-Hall, aux éditions The British Museum Press, est amplement illustré, puisqu'il s'agit, entre autre, d'une sorte de catalogue partiel de la fameuse collection de Sir David Percival, conservée et exposée désormais au British Museum.

L'ouvrage débute par une préface du directeur, suivie d'une préface du conservateur, qui introduisent brièvement la collection de Sir Percival David, composée de 1700 pièces, dont 50 nous sont ici présentées. Il n'y a pas de terres cuites dans la collection, qui se concentre sur les grès et les porcelaines. Il s'agit de la plus importante collection de pièces de qualité impériale hors de Chine.

ancienne porcelaine chinoise ming
Bols décorés de dragons. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi. Dynastie Ming, marque Xuande, 1426 - 1435. Photographie © The trustees of the British Museum
La collection est ensuite présentée dans un article qui la replace au sein de l'histoire de la céramique chinoise, après avoir tracé un bref résumé de la vie de Sir Percival David ( né en 1892 et  décédé en 1964 ). Ce dernier, qui a commencé sa collection à l'âge de 22 ans, possédait à sa mort une des meilleure collection au monde dans le domaine de la céramique et de la porcelaine fine chinoise, résultat de 40 ans d'efforts. Le début de sa collection coïncide avec la chute de la dynastie Qing, quand des trésors familiaux sont mis en vente, ainsi que des objets issus des magasins impériaux, vendus eux pour maintenir le train de vie de la cour Impériale chinoise et pour garantir les emprunts bancaires contractés dans le même but. En 1950, Sir Percival David donne la collection à l'Université de Londres, et elle est exposée dans une maison de Gordon Square de 1952 à 2007.

L'ouvrage retrace ensuite une histoire de la céramique chinoise et de ses techniques, en les illustrant par les 50 pièces extraites de la collection :
- Céramiques primitives
- Grès de la Dynastie Song
- Porcelaines de la dynastie Yuan
- Porcelaines de la Dynastie Ming
- Porcelaines de la Dynastie Qing

Après ce qui peut être considéré comme une histoire succincte et illustrée de la céramique chinoise, vient encore une brève chronologie, puis les 50 pièces choisies sont présentées et décrites individuellement. Enfin, Quelques marques et pieds de céramiques sont repris photographiquement et une bibliographie d'ouvrages plus approfondis est proposée.

porcelaine impériale chinoise
Bols avec fleurs de Prunus et poèmes. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi, décoration ajoutée à la Cité Interdite à Beijing. Dynastie Qing, marque Yongzheng, 1723 - 1735. Photographie © The trustees of the British Museum

Cet ouvrage est d'un abord facile pour peu que l'on parle anglais et les aspects techniques y sont limités pour une compréhension plus aisée. L'ouvrage est très clair, chaque étape de développement de la céramique chinoise est illustrée par au moins une pièce au sein de la collection de Sir Percival David, ce qui fait non seulement prendre conscience de la grande valeur de cette collection, mais qui fait aussi de cet ouvrage une aide précieuse pour qui voudrait acquérir des bases en histoire de la céramique chinoise.

porcelaine chinoise ancienne
Bols avec fleurs de Prunus et poèmes. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi, décoration ajoutée à la Cité Interdite à Beijing. Dynastie Qing, marque Yongzheng, 1723 - 1735. Photographie © The trustees of the British Museum

15 janvier 2012

Comme une odeur de sapin ...

Sapin n.m. (du gaul.). Arbre résineux (conifère) des régions tempérées de l'hémisphère Nord et de l'Amérique centrale, aux feuilles persistantes courtes et insérées régulièrement sur les tiges (ce qui les distingue de celles du pin) ¤ Bois dont on fait les cercueils ¤ Fam. Sentir le sapin : n'avoir plus longtemps à vivre.

L'impression de mon billet précédent s'est trouvée confirmée hier, après un bref passage au 260 boulevard Saint Germain, une des boutique de liquidation de la Compagnie Française de l'Orient et de la Chine. Le "Hermès" du produit chinois brade donc tout, ou du moins tout ce qui lui reste en objets de décoration et en céramique.

Tant pis, car même si je n'aimais pas trop l'ambiance ( due notamment à sa clientèle mal élevée et imbue d'elle-même, preuve que l'argent ne peux pas tout acheter, en particulier l'éducation et la culture ), la C.F.O.C. importait des articles que l'on ne trouvait nulle part ailleurs.

J'invite donc tous ceux qui veulent en profiter à le faire dans les plus brefs délais, car il reste quelques trésors dispersés dans les deux boutiques citées dans mon précédent post.

Pour ma part, je crois y avoir fait mes derniers achats hier :

tasse a thé song

Soit une grande coupe à 17 euros qui me servira de pot poubelle pour le Gong fu cha et deux tasses dans le plus pur style de la céramique de la dynastie des Song du Nord ( 960 - 1127 après J.C. ), à 4 euros pièce.

Le style des Song du Nord s'obtient par l'application de pigments de cuivre sur la glaçure sêche mais non encore cuite, pour obtenir une surface uniforme, avec une glaçure dominante bleue traversée par des nuages violets - rouges

tasse a thé chinoise

Le "pot poubelle" n'est pas en reste, et sa glaçure est d'un blanc-bleu crémeux à la texture légèrement irrégulière, au toucher d'une douceur infinie qui n'est pas sans rappeler celle du style Shino japonais.

compagnie française de l'orient et de la chine